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Clin d'oeil

» Après leur période de gloire dans les années 1970-80, les synthés analogiques sont tombés en désuétude. Ils sont maintenant de retour et sont les instruments principaux utilisés en musique techno !


Prochainement

» Un didacticiel complet de la synthèse analogique, illustré avec le Clavia Nordlead II

» Tout sur la synthèse FM

 
» La synthèse

On entend par "synthétiseur" tout module qui synthétise le son, c'est-à-dire que le son est généré de manière algorithmique, à partir de zéro. A l'opposé, on trouve des échantillonneurs (samplers) qui utilisent des échantillons de sons d'autres instruments en général, voire même des sons qui n'ont pas a priori une vocation musicale. Nous nous intéressons ici uniquement à la synthèse. Suite aux nombreuses demandes que j'ai reçues, un article sur l'échantillonnage est en préparation.

Il existe plusieurs types de synthétiseurs que l'on distingue souvent par la méthode employée pour générer le son. On trouve en vrac (et un peu à la louche...) :
  • La synthèse analogique, la plus ancienne ;
  • La synthèse FM (numérique) ;
  • La synthèse vectorielle ;
  • La modélisation physique ;
  • Les synthèses combinées.
» La synthèse analogique
 
Aperçu

C'est la plus ancienne forme de synthèse, mais aussi la plus populaire. Rebutant au premier abord, ce modèle est pourtant très simple et particulièrement expressif quand on en a saisi les principes de base.

La programmation de tels engins est particulièrement spectaculaire - il y a souvent plus de cinquante potentiomètres et des voyants partout - mais suit une logique implacable. Les synthés analogiques sont comme les pianos : quand on sait jouer sur l'un d'entre eux, on sait jouer sur tous les autres, bien qu'ils soient tous différents.

Chronologiquement, les premiers modèles étaient modulaires : les différents modules étaient des unités séparées et on les reliait à l'aide de câbles. On disposait ainsi de modules "oscillateurs", de modules "filtres" et beaucoup d'autres. Le câblage entièrement manuel autorise une grande liberté dans les combinaisons, ce qui permet de créer des sons inhabituels. Les premiers synthés de ce type étaient énormes, à l'image de l'ARP-2500 qui fait une apparition remarquée dans le film Close encounter of the third kind (Rencontre du troisième type - mais si ! c'est l'énorme machin qui fait la musique pour communiquer avec les extra-terrestres !). Même après une (relative !) miniaturisation, la manipulation de tels engins reste cependant fastidieuse ce qui explique leur quasi-disparition aujourd'hui On peut citer dans cette catégorie l'ARP-2600 (évolution du 2500), instrument de prédilection de Jean-Michel Jarre.

Par la suite, les instruments étaient précablés avec des choix raisonnables et tout de même encore largement paramétrables, en restant dans un format compact et transportable. C'est ce qui fit la fortune de Bob Moog avec le désormais mythique MiniMoog au son de basse inimitable, très apprécié de Jamiroquai.

Même avec cette simplification, les performances live avec un analogique de la première heure sont infernales. Reprogrammer l'intégralité des paramètres à chaque changement de son est un véritable défi contre la montre, et les nombreuses reprogrammations en cours de jeu tournent rapidement au cauchemar. La solution ? Le synthé à mémoire, par exemple le MemoryMoog. Une mémoire retient la position de chaque potentiomètre pour un son donné. Les puristes crient au scandale (les mémoires sont numériques et entravent la "pureté" de l'analogique), ceux qui aiment utiliser beaucoup de sons différents applaudissent. Puisqu'il n'y a pas de moteurs dans les potentiomètres, lorsque l'on rappelle le contenu d'une mémoire, ils n'affichent plus la valeur réelle du paramètre, ce qui complique un peu la tâche et aura le don de dérouter encore un peu plus le novice.

La synthèse analogique crée des sons de nappes saisissants, denses et imposants. C'est particulièrement le cas de la légendaire série Prophet de Sequential Circuits, malgré ses défauts congénitaux dus au principe même de la synthèse analogique : l'accordage est inexact et a besoin d'être refait plusieurs fois dans l'heure qui suit la mise sous tension, pendant que l'instrument chauffe. Un défaut qui peut être un avantage quand on cherche justement un "gros grain" irrégulier. Une autre spécialité des analogiques est la basse, chaude et vivante. C'est le fameux "gros son", qualité tant recherchée.

Principe de la synthèse analogique

La synthèse analogique repose sur des concepts d'une simplicité redoutable, ce qui ne l'empêche pas d'être d'une remarquable expressivité. Il suffit de très peu d'apprentissage pour que son maniement devienne intuitif - on ne se préoccupe pas de ce qui se passe physiquement, on sait instinctivement qu'en tournant tel bouton, le son sera modifié de telle façon - question d'entrainement !

Le son de base est généré par un ou plusieurs oscillateurs qui fournissent des formes d'ondes primitives : sinusoide (sine), dent de scie (saw), triangulaire (triangle), carré (square) et bruit blanc (noise).

Certains synthés se contentent d'un seul oscillateur, d'autres vont jusque 3 ou même plus. 2 est le standard. Ils sont mixés, avec une balance ajustable, puis le résultat est envoyé à un filtre.

Le filtre, de type passe-bas en général - les fréquence hautes sont coupées -, est l'élément le plus important du synthétiseur et lui donne sa véritable personnalité. La fréquence de coupure est ajustable (cutoff) tout comme la résonnance (Q) qui a pour effet de donner un son plus "acide". Le filtre a parfois une pente réglable (12dB/octave, 24dB/octave). Il existe aussi des filtres passe-haut, passe-bande, réjecteur (notch)...

La dernière étape est le passage dans une enveloppe, qui va donner la forme de l'évolution du volume du son. C'est ce qui donne un début et une fin progressifs au son. Elle comporte plusieurs étape, son déroulement est déclenché à chaque appui sur une touche.
En général, les enveloppes sont du type ADSR : Attack, Decay, Sustain, Release (attaque, chute, maintien, relachement), ou AHDSR (H = Hold) qui rajoute un pallier. Les enveloppes sont présentent partout et peuvent être appliquées à la fréquence de coupure du filtre, à une autre modulation en début de son avec une enveloppe simplifiée ASR (par exemple FM, vibrato... pour donner une attaque plus vivante).

Pratiquement chaque paramètre peut être modulé par un oscillateur basse fréquence (dit LFO) réglable dans tous les sens. Le sons obtenu est ainsi moins monotone, certains diraient même plus réaliste... On peut réussir a créer des son très "naturels", mais ne ressemblant en aucun cas à un instrument existant.

» La synthèse FM
 
Aperçu

Au début des années 80 l'industrie du synthétiseur commençait à s'essouffler. Certains étaient ravis avec la seule synthèse analogique, d'autres la trouvaient sérieusement limitée. John Chowning, de l'université de Stanford, avait développé un nouveau modèle de synthèse basé sur la modulation de fréquence, dite synthèse FM (pour Frequency Modulation). Yamaha a utilisé cette technologie révolutionnaire dans le DX-1, prototype hors de prix à la diffusion ultra-confidentielle, mais résolument génial (et pesant la bagatelle de 50 kg...).

En 1983, Yamaha dévoila le DX-7 qui balaya tout sur son passage. Vendu à 160.000 exemplaires, leader incontesté pendant plusieurs années, ce synthé mettait enfin à la disposition du grand public tous les concepts du prototype. Il apportait des sons nouveaux, complètement différents des sons analogiques, un design innovant, un clavier avec vélocité qui est resté une référence, le tout dans un encombrement et un poids minimalistes. Il marque véritablement le début de l'ère des synthés numériques.

Devant ce succés, Yamaha mit de la FM un peu partout, en particulier dans la célèbre puce OPL-3 qui prête sa voix à la carte son Sound Blaster équipant des millions d'ordinateurs dans le monde.

Il ne faut pas espérer créer des sons ressemblant à quelque chose de connu avec la FM. Les pianos manquent de vie et de brillance, les cordes tenues sont pitoyables et les cuivres sont nasillards... Le tout a une sonorité encore bien plus artificielle que l'analogique.
Mais si l'on souhaite faire des sons très dynamiques, "piqués", ou des effets qui ne noient pas le reste, la FM est parfaite. Elle l'est également si l'on cherche des "leads" déchirants aux consonnances synthétiques, avec un spectre riche et complexe, ou encore des sons de cloches saisissants.

Certains des successeurs du DX-7 combinaient les techniques d'échantillonnage à la synthèse FM comme le SY-77 pour obtenir des sons inédits et une puissance exceptionnelle, mais de plus en plus difficilement maitrisable.

Très peu de constructeurs se sont risqués dans la synthèse FM, domaine réservé de Yamaha. Le succès ne s'est d'ailleurs pas tant prolongé. On croyait que la FM allait enterrer l'analogique, mais finalement la FM a pratiquement disparu de nos jours ; beaucoup trop difficile à programmer selon beaucoup d'utilisateurs ! Après une quasi-disparition vers la fin des années 90, la FM fait un timide retour avec le Yamaha DX-200 et le Native Instrument FM7 depuis 2001, pour finalement occuper un marché de niche, pour quelques passionnés initiés.

Principe de la FM

Le principe de base est encore plus simple que pour l'analogique. La brique de départ est appelée "opérateur". C'est un oscillateur avec en entrée la fréquence, et en sortie, un signal audio. Il peut y avoir plusieurs entrées, elles sont alors aditionnées. Les formes d'ondes sont les sinusoïdes et dérivées (valeur absolue de sinusoïde, sinusoïde tronquée à 1/2 ou 1/4 de période...). La grande nouveauté, c'est que les opérateurs sont chainés sur plusieurs étages, c'est-à-dire qu'un oscillateur va moduler la fréquence de l'oscillateur suivant (d'où le nom de modulation de fréquence !) pour le transformer totalement.

Avec 2 étages, le résultat est prévisible avec un peu d'entrainement. Passé 3 étages, le résultat est totalement imprévisible et mieux vaut essayer différentes combinaisons et retenir les sons intéressants, plutôt que de démarrer avec une idée précise en tête !

» La synthèse vectorielle
 
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Apparu sur la série SY de Yamaha (après le malheureux Prophet VS qui n'a pas réussi à sauver Sequential Circuits de la faillite...), ce type de synthèse est en fait une extension de n'importe quel autre.

On programme 4 sons que l'on dispose aux 4 coins d'un carré (ou d'un diamant dans le cas du Prophet VS) dans lequel se trouve un Joystick pour contrôler le mixage. Le son a ainsi une évolution temporelle bien plus riche qu'avec les simples LFO de la synthèse analogique. Les déplacements peuvent être programmés et mémorisés.

» Modélisation physique
 
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Tous les modèles précédents sont très expressifs une fois que l'on en a compris le principe. La modélisation physique se propose d'être intuitive pour n'importe quel musicien.
Pour atteindre ce but ambitieux, on se rapproche des instruments acoustiques. Les sons sont synthétiques, mais on manipule des paramètres tels que la largeur du pavillon, la tension de l'archet et des cordes... Le Korg Trinity réussit une mise en oeuvre convaincante de ce modèle loin d'être évident à implémenter.

Modélisation analogique

En poussant le principe un peu plus loin, on modélise les synthés analogiques qui, après tout, ne sont que des instruments comme les autres. Les ingénieurs de Clavia sont les premiers à tenter le pari. Le résultat, le Nordlead est saisissant de vérité. Le son est particulièrement réaliste, toute la chaleur de l'analogique est là, sans les inconvénients (souffle, désacordage, fragilité...). Un grand synthé analogique dont le coeur est constitué de... 5 Motorola DSP 56002, processeurs on ne peut plus numériques !

Ils seront rapidement imités par Roland avec le JP-8000 reprenant fièrement le flambeau de la lignée Jupiter, Yamaha avec l'AN-1x, Access et son désormais célèbre Virus ou encore le monstrueux Waldorf Q.

Clavia récidive avec le Nordlead II reprenant le principe de son ainé, avec encore plus de paramètres, et le Nord Modular qui ressucite les modulaires, sauf que le câblage se fait sur un écran d'ordinateur, la synthèse étant toujours réalisée par un synthétiseur séparé. Voir a cette effet la section "logiciels".

» Les synthèses combinées
 
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Pourquoi vouloir cloisonner ? En effet, générer des sons à partir d'échantillons ou de synthèse FM puis les traiter avec un filtre analogique avec modulation vectorielle est tout à fait envisageable. Des combinaisons de ce genres sont devenues courantes de nos jours, pour atteindre le summum dans le Kurzweil K2000 à la synthèse V.A.S.T. ou le monstrueux Korg Prophecy à la synthèse MOSS combinant pratiquement tout ce qui existe. Les possibilités sont immenses, tout comme la complexité de la prise en main et le prix...

© 2002 Alexandre Denis - Tous droits réservés. Dernière mise à jour : 15.11.2002 [compteur]